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20/04/2020
Jacques Helier, kiné des Équipes de France et impliqué en unité Covid
Depuis le début de la crise sanitaire, Jacques HELIER a troqué son activité de kiné contre l'accueil des patients au centre Covid de Chelles, car "ça ne pouvait pas être autrement". Découvrez son témoignage.
Bonjour Jacques, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Jacques HELIER, kinésithérapeute de l’Équipe de France de badminton depuis une petite vingtaine d’années. J’ai commencé avec l’équipe jeunes, puis je les ai suivis naturellement avec l’équipe adultes. J’exercice aussi en libéral, j’ai un cabinet à Chelles, en Seine-et-Marne (77), qui est bien évidemment fermé.
Pourriez-vous nous rappeler la situation sanitaire en Seine-et-Marne ?
Pour l’instant la situation sanitaire en Seine-et-Marne est similaire à celle en Ile-de-France.
À côté de Chelles, l’hôpital de proximité Montfermeil est complètement saturé. Nous à Chelles, avec les professionnels de santé de la ville, nous avons créé une unité Covid. Nous avons deux sites : un site pour la réception des appels téléphoniques et un autre pour l’évaluation des malades. Une fois qu’on a vu les patients, on les réoriente vers des téléconsultations pour une surveillance de leur état ou vers des psychologues. Parfois même, on est obligé d’appeler le service des urgences pour faire hospitaliser quelqu’un qui a des symptômes confirmés par le scanner.
Comment êtes-vous vous-même impliqué face au Covid ?
Mon rôle concerne l‘accueil. C’est-à-dire que je gère les transports en ambulances ou les dossiers de patients, quand cela peut décharger le médecin des tâches administratives. C’est un rôle important car on a beaucoup de questions à leur poser en amont de la visite. C’est bien de pouvoir aider comme ça, dans une période où on ne fait rien, c’est toujours bien de sentir utile.
Était-ce évident pour vous d’être impliqué ?
Bien sûr ! Dès que le centre a été ouvert, j’ai immédiatement proposé mon concours ! De toute façon je n’ai rien d’autre à faire, donc autant participer à l’effort collectif. Pour moi ça ne pouvait pas être autrement !
En termes de matériel, les magasins locaux et la mairie nous ont donné des masques, des combinaisons, tout un tas de choses. Il faut qu’on soit extrêmement protégés : on a une combinaison totale, des sur-chaussures, des masques FFP2, des charlottes, des blouses (qu’on est obligés de laver à chaque fois)… On est équipés comme vous pouvez le voir à la télé, dans les hôpitaux.
Ma femme confectionne également des blouses en géotextile pour l’hôpital de Saint Maurice. On essaye de se rendre utile de la manière qu’on peut même si ce n’est pas normal qu’ils n’aient pas assez de surblouses. C’est dramatique car il faut savoir que la moitié du matériel fourni pour le personnel médical provient de dons.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant ces premières semaines de crise ?
Ce qui m’a le plus marqué, en dehors des personnes en détresse respiratoire, c’est la notion de fatigue quand les gens ont le Covid. J’ai reçu un ancien patient, quand je l’ai vu arriver, j’ai eu l’impression qu’il avait pris 15 ans. Il marchait comme une personne âgée, il respirait et parlait difficilement. Rien que le fait de soulever le pied à chaque pas lui semblait être un effort extraordinaire. Ça, ça m’a vraiment frappé. Par rapport aux personnes que j’ai pu voir, il y a eu très peu de personnes âgées, ils ont généralement entre 30 et 60 ans. Ils sont parfois lourdement atteints et c’est impressionnant.
Étiez-vous préparé à une situation telle que celle-ci ?
Absolument pas ! Ni les médecins d’ailleurs, il suffit de voir l’évolution du discours médical par rapport à la maladie elle-même. On n’était pas du tout préparés, d’un point de vue idéologique par rapport à ce genre de pandémie et d’un point de vue matériel ! C’est catastrophique.
En quoi le badminton a pu vous servir en cette période compliquée ?
L’habitude de gérer l’urgence ! Ça nous est arrivé d’avoir 3 patients en consultation en même temps et avec les athlètes c’est pareil, ils ont toujours cette capacité à venir te voir en même temps. Donc on a cette habitude de pouvoir papillonner de l’un à l’autre, poser une question, faire un truc… Ça, ça m’a servi ! Après la « bobologie » sportive et ce qui se passe aujourd’hui n’a rien à voir, bien évidemment.
Le mot de la fin…
C’est simple : restez chez vous ! Quand vous marchez à l’extérieur, essayez d’éviter les gens et quand vous allez faire des courses, en particulier dans les grandes et moyennes surfaces, mettez un masque, même un masque en tissu. Ce n’est pas pour se protéger soi-même, c’est surtout pour ne pas contaminer les autres.
Merci à Jacques pour son témoignage.
Je m’appelle Jacques HELIER, kinésithérapeute de l’Équipe de France de badminton depuis une petite vingtaine d’années. J’ai commencé avec l’équipe jeunes, puis je les ai suivis naturellement avec l’équipe adultes. J’exercice aussi en libéral, j’ai un cabinet à Chelles, en Seine-et-Marne (77), qui est bien évidemment fermé.
Pourriez-vous nous rappeler la situation sanitaire en Seine-et-Marne ?
Pour l’instant la situation sanitaire en Seine-et-Marne est similaire à celle en Ile-de-France.
À côté de Chelles, l’hôpital de proximité Montfermeil est complètement saturé. Nous à Chelles, avec les professionnels de santé de la ville, nous avons créé une unité Covid. Nous avons deux sites : un site pour la réception des appels téléphoniques et un autre pour l’évaluation des malades. Une fois qu’on a vu les patients, on les réoriente vers des téléconsultations pour une surveillance de leur état ou vers des psychologues. Parfois même, on est obligé d’appeler le service des urgences pour faire hospitaliser quelqu’un qui a des symptômes confirmés par le scanner.
Comment êtes-vous vous-même impliqué face au Covid ?
Mon rôle concerne l‘accueil. C’est-à-dire que je gère les transports en ambulances ou les dossiers de patients, quand cela peut décharger le médecin des tâches administratives. C’est un rôle important car on a beaucoup de questions à leur poser en amont de la visite. C’est bien de pouvoir aider comme ça, dans une période où on ne fait rien, c’est toujours bien de sentir utile.
Était-ce évident pour vous d’être impliqué ?
Bien sûr ! Dès que le centre a été ouvert, j’ai immédiatement proposé mon concours ! De toute façon je n’ai rien d’autre à faire, donc autant participer à l’effort collectif. Pour moi ça ne pouvait pas être autrement !
En termes de matériel, les magasins locaux et la mairie nous ont donné des masques, des combinaisons, tout un tas de choses. Il faut qu’on soit extrêmement protégés : on a une combinaison totale, des sur-chaussures, des masques FFP2, des charlottes, des blouses (qu’on est obligés de laver à chaque fois)… On est équipés comme vous pouvez le voir à la télé, dans les hôpitaux.
Ma femme confectionne également des blouses en géotextile pour l’hôpital de Saint Maurice. On essaye de se rendre utile de la manière qu’on peut même si ce n’est pas normal qu’ils n’aient pas assez de surblouses. C’est dramatique car il faut savoir que la moitié du matériel fourni pour le personnel médical provient de dons.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant ces premières semaines de crise ?
Ce qui m’a le plus marqué, en dehors des personnes en détresse respiratoire, c’est la notion de fatigue quand les gens ont le Covid. J’ai reçu un ancien patient, quand je l’ai vu arriver, j’ai eu l’impression qu’il avait pris 15 ans. Il marchait comme une personne âgée, il respirait et parlait difficilement. Rien que le fait de soulever le pied à chaque pas lui semblait être un effort extraordinaire. Ça, ça m’a vraiment frappé. Par rapport aux personnes que j’ai pu voir, il y a eu très peu de personnes âgées, ils ont généralement entre 30 et 60 ans. Ils sont parfois lourdement atteints et c’est impressionnant.
Étiez-vous préparé à une situation telle que celle-ci ?
Absolument pas ! Ni les médecins d’ailleurs, il suffit de voir l’évolution du discours médical par rapport à la maladie elle-même. On n’était pas du tout préparés, d’un point de vue idéologique par rapport à ce genre de pandémie et d’un point de vue matériel ! C’est catastrophique.
En quoi le badminton a pu vous servir en cette période compliquée ?
L’habitude de gérer l’urgence ! Ça nous est arrivé d’avoir 3 patients en consultation en même temps et avec les athlètes c’est pareil, ils ont toujours cette capacité à venir te voir en même temps. Donc on a cette habitude de pouvoir papillonner de l’un à l’autre, poser une question, faire un truc… Ça, ça m’a servi ! Après la « bobologie » sportive et ce qui se passe aujourd’hui n’a rien à voir, bien évidemment.
Le mot de la fin…
C’est simple : restez chez vous ! Quand vous marchez à l’extérieur, essayez d’éviter les gens et quand vous allez faire des courses, en particulier dans les grandes et moyennes surfaces, mettez un masque, même un masque en tissu. Ce n’est pas pour se protéger soi-même, c’est surtout pour ne pas contaminer les autres.
Merci à Jacques pour son témoignage.